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La forêt, état des lieux
Les forêts occupent 4,06 milliards d’ha, soit un tiers de la surface de notre planète. Cela revient à 0,52 ha de forêt par personne dans le monde. Elles dessinent des paysages aussi divers que la forêt boréale, la forêt tropicale d’Amazonie, la taïga sibérienne…
Ces forêts et leurs richesses ont nettement diminué entre 1990 et 2020 : 420 millions d’hectares de forêts auraient été perdus depuis 1990 du fait de l’activité humaine.
Qu’est ce qu’une forêt ?
Ce sont des arbres, bien sûr, de tailles, d’âges et d’aspects très variés. Mais pas seulement : une forêt, c’est un monde vivant et sensible habité d’une incroyable biodiversité. Une cuillère à café de sol forestier contient environ 1 million d’organismes et 80% de la biodiversité terrestre se trouvent dans les forêts.
Les forêts dites “primaires” ont la particularité d’être vierges d’activités humaines et existent depuis 380 millions d’années.
Elles représentent aujourd’hui 1,11 milliard d’ha et sont un indicateur essentiel de l’état des écosystèmes forestiers.
Pour en savoir plus sur l’état des forêts du monde, vous pouvez :
Consulter le site du FAO
Consulter la plateforme Global Forest Watching
Répartition de la superficie de forêt en 2020 (millions d’ha)
source : FAO, Evaluation des ressources forestières mondiales, 2020, rapport principal.
Répartition de la dégradation actuelle par type de forêts
source : FAO, Evaluation des ressources forestières mondiales, 2020, rapport principal.
Les services éco-systémiques
Véritable clef de voute de l’écosystème terrestre, les forêts gratifient les populations humaines et non-humaines de nombreux bénéfices. Ainsi, on estime à 1,6 milliard le nombre de personnes dépendant directement des forêts pour leur subsistance. Plus largement, le monde entier repose sur ses richesses pour subsister.
En effet, les écosystèmes forestiers apportent :
- Du bois d’œuvre et de construction ;
- Du bois énergie ;
- Des produits non ligneux (c’est-à-dire qui sont produits par les forêts, bois exclus) : miel, baies, médicaments, viande, etc ;
- La régulation et la protection de l’équilibre de l’écosystème : régulation du climat, stockage du carbone, îlots de fraîcheur, épuration de l’eau, consolidation contre les glissements de terrain, etc ;
- Un creuset de culture, de traditions et d’identité : comme en témoigne la myriade de mythes et récits anciens (l’arbre de vie sumérien, Yggdrasil, l’arbre de la connaissance biblique, l’olivier d’Athènes, la figure de l’arbre généalogique, la divinité Kodama au Japon) ou encore les multiples représentations artistiques de ces milieux, les forêts sont les supports et les inspirateurs de création et de discours transgénérationnels.
Le stockage carbone
Les forêts constituent avec les océans les principaux pièges à carbone de la Terre. Les arbres, la matière organique et les sols captent du CO2 tout au long de leur vie. Les forêts ont ainsi un fort potentiel pour lutter contre le réchauffement climatique en cours et à venir. Elles sont donc devenues un levier de verdissement pour des structures prétendant compenser leurs émissions carbone.
Depuis 2005, le protocole de Kyoto a formalisé les approches de compensation des activités humaines vis-à-vis de l’environnement. Le principe est le suivant : une structure qui émet des gaz à effet de serre (exprimé en équivalent CO2) devrait promouvoir des activités qui stockent du CO2 afin de compenser leurs émissions. Pour le dire simplement, si l’on suit cette théorie : 1 (une émission) – 1 (une compensation) = 0 (je n’ai pas pollué).
Cette attention intéressée portée sur les forêts donne ainsi lieu à des projets plus ou moins bénéfiques du point de vue de l’environnement. Planter des arbres n’est pas systématiquement une bonne mesure écologique. En effet, planter en monoculture des arbres d’une même espèce et importée, c’est négliger l’équilibre physico-chimique du milieu, la biodiversité et les populations locales et pourtant cela ne déroge pas à des prérogatives de compensation carbone. C’est justement croire que tout cela est aussi simple que 1-1 = 0.
Plus largement, les logiques de compensation sont parfois des freins à des modifications plus profondes des structures émissives. Puisque je compense, pourquoi réduire ? Le CO2 le moins nuisible reste pourtant celui qui n’est pas émis et non celui qui est soit-disant compensé.
Dans ce contexte, Greenline Foundation appelle à la vigilance quant aux allégations et approches liées aux projet forestiers. Nous soutenons des projets « holistiques » qui prennent en compte l’ensemble des facteurs du milieu (ressources, biodiversité, souveraineté et conditions de vie des population, etc) et pour lesquels le stockage carbone apparait comme un co-bénéfice d’une gestion durable totale.
Pour en savoir plus sur les questions carbone et les allégations à la neutralité, retrouvez les ressources de
Les principaux fronts de déforestation
source : WWF, les fronts de déforestation, 2021, p 6-7
Les causes de déforestation
source : FAO, State of the World’s Forests, 2016
Les risques et menaces
Entre 2015 et 2020, on estime à 10 millions d’ha la surface de forêt perdue par an. Cette perte est due à plusieurs causes :
- L’agriculture (80%) dont l’agriculture commerciale et industrielle (45-50%), l’agriculture de subsistance (30-35%) et l’élevage (14%) ;
- Les infrastructures et l’expansion urbaine (13%) ;
- Les activités minières (6%).
A cette déforestation, s’ajoute un phénomène de malforestation :
La standardisation des bois, les champs d’arbres et l’essor des forêts silencieuses sans biodiversité ne représentent ainsi pas à proprement parler une perte quantitative de surface de forêt mais bien une immense perte qualitative à tout autre point de vue. Ainsi, en France, 80% des plantations réalisées sont des monocultures.
En outre, le réchauffement climatique augure une forte pression sur les espèces forestières et nécessitent de penser des modèles de gestion résiliente et durable (voir par exemple la forêt mosaïque).
Le recul des forêts n’a pourtant rien d’irrémédiable et ne doit pas donner naissance à une immobilité fataliste. Ces dernières années et grâce aux combats acharnés d’activistes et d’acteurs du secteur on remarque une relative baisse du taux annuel de déforestation : 10 millions d’ha entre 2015-2020 au lieu de 12 millions d’ha entre 2010-2015.
Mobilisons-nous
Comme nous l’avons vu les forêts représentent une ressource clé pour tout un écosystème mais aussi et surtout pour l’Humanité. Mettre en danger les forêts, c’est mettre en danger la biodiversité, les ressources en eau, les habitations humaines, la santé, la sécurité alimentaire et le bien-être de toute la planète.
Que faire ?
- Soutenir des projets rigoureux et holistiques en soutenant notamment GLF.
- Continuer à s’informer et à se former sur ces problématiques (voir les ressources de l’ONF, la FAO All4trees, Envol vert, FSC, GIEC, etc). Pour en savoir plus sur les causes de la déforestation et les menaces qui pèsent sur les forêts, vous pouvez par exemple participer à la « Fresque des forêts ».
- Relayer et diffuser les prises de parole et les messages alertant sur la situation des forêts et proposant des solutions. Sur ce point, vous pouvez découvrir les activités de plaidoyer d’Envol Vert et Canopée-Forêts Vivantes. Dans le même ordre d’idée vous pouvez saisir vos élus, faire acte de citoyen et signer des pétitions.
- Adapter sa consommation : la déforestation est directement liée à nos manières de consommer. Pour en savoir plus sur la part de « déforestation importée » de vos produits quotidiens, vous pouvez calculer votre empreinte forêt (Envol Vert) et découvrir les petits gestes qui peuvent l’atténuer. Vous pouvez également choisir de valoriser certains labels de confiance lorsque vous achetez différents types de produits (par exemple le label FSC).